Suite aux échanges de ce matin via twitter lancé par Stéphanie autour de préparer les élèves à affronter l’incertitude, j’ai repris des extraits d’un écrit que j’avais fait précédemment, sur l’importance d’oser le déséquilibre, et donc apprendre à le gérer.

Avancer, progresser, apprendre est une action volontaire qui nécessite de prendre des risques, d’oser un déséquilibre, et d’agir pour rétablir l’équilibre, le nouvel équilibre.

L’équilibre est la situation juste avant la décision, où tout encore est possible.

Si l’équilibre est à priori opposé au mouvement, dans les situations réelles il n’y a généralement pas d’équilibre sans mouvements. Le maintien de l’équilibre suppose des ajustements permanents pour s’opposer à  l’évolution naturelle, ou aux perturbations extérieures qui conduiraient à une chute. L’équilibre n’existe que dans le déséquilibre permanent. L’équilibre permet l’adaptation alors que la posture fixe génère la rigidité.

L’observation de la marche chez une personne qui ne la pratique pas encore ou plus de façon instinctive, est éclairante. La marche activité physique volontaire est une suite de déséquilibres avant rattrapés, associée à  un déséquilibre latéral. A partir d’une posture d’équilibre sur les deux pieds, en position verticale, la personne ose le déséquilibre avant et latéral. Cette posture de déséquilibre sera équilibrée en prenant appui sur le sol, la personne se met à nouveau en déséquilibre en avançant l’autre pied … Au cours de la marche, la personne est en position permanente de déséquilibre et en perpétuelle recherche d’équilibre. La marche se compose donc d’une phase d’équilibre suivie d’un déséquilibre volontaire et propulseur pour découvrir un ailleurs. Marcher est donc risquer un déséquilibre et le gérer, mais nous ne pouvons avancer que si nous le voulons. Marcher c’est se déplacer, se mouvoir, c’est être en état de marche, fonctionner, c’est aussi être en activité, c’est faire des progrès, prospérer…

Le processus évoqué pour la marche est le même pour apprendre. Dans le processus d’apprendre, on quitte ce qu’on connait (situation confortable) car un élément nouveau se présente et on ne sait pas répondre ou résoudre le problème. Le questionnement, la recherche, nous conduisent dans un espace inconnu qui amène le doute, un flottement jusqu’à ce qu’on trouve la réponse, la solution et donc un nouvel équilibre. Soit on ose le déséquilibre et on avance, soit on n’ose pas, on met hors circuit son fonctionnement mental car on ne supporte pas cet état de déséquilibre d’instabilité en développant des stratégies anti-apprentissages (dormir, bouger faire du bruit, se fabriquer une carapace de certitude, refuser la règle, associer vite pour ne pas réfléchir …). Voir les écrits de S Boimare

Un élève a besoin d’avoir confiance dans ses capacités, de sentir que le formateur, l’enseignant, ses parents croient en lui pour être disponible pour de nouveaux apprentissages. D’où l’importance de préparer les élèves à affronter l’incertitude, mais aussi à oser le doute.

 

Source de la photo : inconnue

Categories: Décrochage scolaire

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